Dimanche 27 mai 2012
Voici un texte décrivant les impressions d'une bénévole de Goélette après la maraude de dimanche.
Bonjour Typhaine,
La maraude d'hier m'a perturbée, mais pas dans un sens négatif.
Elle m'a fait forte impression, plus forte que les autres maraudes. Je ne peux t'expliquer car je n'ai pas les mots pour décrire ce que j'ai ressenti. Peut-être ai-je été plus touché et plus sensible à la misère des personnes rencontrées hier. certains sont tellement abîmés par la vie que je me dis qu'il faudrait un miracle pour qu'ils arrivent à sortir de la rue. pour d'autres, c'est encore possible, ils espèrent et attendent beaucoup des assistantes sociales.
Ce qui me met en colère : le regard des autres, le mépris.
Les autres oublient que ce sont des êtres humains, même les chiens sont mieux considérés. les autres oublient que les SDF ont une dignité, un coeur et oublient qu'avant d'être dehors, ils avaient une vie : une vie sociale, familiale, amoureuse et professionnelle.... comme eux!
Il suffit d'un grain de sable et tout peut basculer. la vie est tellement éphémère.
Ce matin, je pensais aux SDF rencontrés hier, en prenant mon petit-déjeuner et pour la première fois, j'ai réalisé que j'avais de la chance de pouvoir prendre un petit-déjeuner, j'ai savouré cet instant; Le citoyen lamba est-il encore capable de ça?
Hier, en l'espace de 2 heures, nous avons rencontré 12 SDF sans compter les groupes que nous n'avons pas approcher. dans un square il y a avait une dizaine d'afghans et des SDF qui se tenaient à côté. c'est beaucoup, c'est trop!
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